dimanche 16 décembre 2018

Viol de l'esprit

N'avez-vous donc jamais été enfant . Ce n'est pas à ceux qui ont subi les outrages des dépravés pédophiles que je m'adresse, mais à ceux qui les ont commis. Ne vous souvenez-vous donc pas de ce que vous étiez, vous aussi, à cet âge tendre de l'enfance, de ce que vous saviez et que ne saviez pas de ce monde, de ce que vous croyiez qu'il était, de ce que vous vouliez qu'il fût ?
L'enfant est un être neuf qui vit encore dans un univers de pureté, à des années-lumière de celui des adultes sali, déformé, pourri par le cloaque du péché qui le baigne. L'amour, pour l'enfant, n'est pas acte de chair. Il ne connaît pas vos ressorts. Il n'en comprend pas la raison. Il subit sans participer. L'amour, pour lui, est un élan de la pensée,  le battement d'un cœur vierge, le souffle de son univers de l'esprit.
Il y a l'univers des enfants, il y a celui des adultes, il y a celui des vieillards. Les trois ne communiquent plus que par le souvenir. Le vieillard fut un adulte qui fut un enfant. L'enfant fut un nouveau-né qui fut un embryon. L'embryon fut une vie qui fut un ailleurs. 
La matière ne se révèle que lorsqu'elle est observée. C'est l'insondable découverte contemporaine de la physique ultime de l'infiniment petit qui nous révèle cette nature immatérielle de ce que l'on croit être matière. Eh bien ! l'Être humain aussi n'est chair que par la vision qu'il donne de lui à l'observateur qu'il est par ailleurs. Au-delà de son aspect de peau, de chair et d'os, c'est l'esprit qui se meut ; un esprit né de l'Esprit ; une pensée engendrée par la Pensée. 
Pourquoi cette vérité immatérielle, spirituelle, de l'être humain, issue de la pureté totale, se corrompt-elle ainsi dès qu'elle est plongée dans le temps et son espace ? Est-ce pour terrasser ce mal, n'en laisser que charogne, et renaître  enfin dans sa pureté originelle ? 
En tout cas, au-delà de l'agression physique, charnelle contre un enfant, qui est votre méfait bestial, c'est un être d'esprit que vous salissez, une pensée d'Au-delà que vous violez. Sous vos coups, dans les cris de l'enfant, C'est une âme que votre âme martyrise. 
La souffrance du corps est peu. La blessure de l'âme est immense.

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