lundi 14 août 2017

Lettre aux migrants

Chers migrants, 
Je ne saurais m'adresser à vous, honorables visiteurs de mon cher pays, en d'autres termes que ceux-ci, qui rassureront la non moins respectable censure du politiquement correct en marche. Ne pouvant que me réjouir de votre délicieux comportement sur notre sol, il ne transparaîtra bien sûr pas dans mes propos la moindre trace de défiance vis-à-vis de vos estimables ethnies et de vos vertueuses religions.
Vous aurez pu découvrir dans nos contrées nationales les richesses ancestrales de la cuisine française. Parfois déroutante pour nos hôtes lointains, elle met en valeur les animaux de la ferme : poules, lapins, agneaux, mais aussi cochons. Nos cuisiniers et cuisinières se feront un plaisir de vous concocter ces mets délicieux, comme j'ai pu, maintes fois, faire apprécier par mon estomac rebelle les subtilités de votre gastronomie exotique.
Vous n'aurez pas manqué de remarquer aux croisements des routes et chemins de notre belle campagne, ces croix de granit ou de bois, parfois fleuries par des mains anonymes. Elles témoignent des siècles qui ont façonné notre spiritualité, toute tournée vers l'amour du prochain enseigné par Jésus crucifié. Ces croix, nous les plaçons aussi sur les tombes de nos chers disparus, et bien sûr au faîte de nos églises. Nous vous remercions du regard de sympathie que vous leur portez naturellement.
Parfois, le soleil d'été ravive en notre paléo cortex le lointain atavisme de nos ancêtres gaulois qui, ne connaissant pas Le Christ, honoraient  Belenos, le dieu-soleil. Alors, nos plages se peuplent de corps offerts aux rayons du ciel. Oh ! Rien de très catholique en ces rites païens ! Mais, le bien-être du corps est parfois le vecteur de l'esprit vers l'au-delà. Nous ne saurions trop vous inviter à le partager
Ainsi, chers migrants, nous vous souhaitons un agréable séjour, dans nos us et coutumes, et vous prions de croire à notre très chrétienne considération.

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