samedi 7 novembre 2015

Pater Noster

La traduction française du “Pater Noster” devrait subir une modification en 2017. 
Cette prière des chrétiens nous a été enseignée par le Christ lui-même. Mais, comment la traduire avec exactitude ? Or, nous sommes un certain nombre d’anciens à avoir appris et aimé un texte qui, lors de la semaine de l’Unité en 1966, a été mystérieusement modifié dans un but, paraît-il, œcuménique.
1- On disait alors ; “donnez-nous notre pain quotidien”. Outre le tutoiement, à mon goût de mauvais aloi, quelle idée a-t-on eu de remplacer cette supplique, fondamentale pour qui sait les angoisses de la famine, par “donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour” ? Il s’agit du pain quotidien. Ces deux mots font un seul substantif, la nourriture quotidienne, tant spirituelle que corporelle d'ailleurs. Le terme pain n’est là qu’en tant que symbole de nourriture. Le Pater Noster n’est pas un menu dans lequel on choisit ce que l’on va manger. Ce n’est pas du pain que l’on demande, mais “le pain quotidien”. Ce n’est pas la même chose. Quant à faire la redite “aujourd’hui” et “ce jour”, c’est au moins une faute de style, au pire, une supercherie. On sous-entend par là que demain, on en demandera autant.
2- On disait : “pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés”. Quelle idée, encore, d’y ajouter : “comme nous pardonnons aussi…” ? Comme et aussi sont redondants. C’est une laideur grammaticale.
3- On disait : “ne nous laissez pas succomber à la tentation”. Voilà qu’il a fallu dire :”ne nous soumets pas à la tentation”. Mais, de quel droit serions-nous dispensés de tentation ? La tentation fait partie de la nature humaine depuis que nos ancêtres communs furent chassés du paradis. Le Christ, lui-même y fut soumis. Il y résista. Et nous, voudrions en être exemptés ? C'est la force d'y résister qu'il nous faut demander. Ce texte-là laisse penser que les innovateurs en question ne savaient pas très bien pour quoi ils priaient.
Il semble que ce soit cette dernière erreur que l’église envisage de corriger. On parle de : “ne nous abandonne point à la tentation”. Ou bien : “ne nous laisse pas entrer en tentation”. Soit ! Mais, ce n’est pas mieux que la vieille formule traditionnelle : “ne nous laissez pas succomber à la tentation”. 
Pour ma part, et nonobstant le respect sincère, fervent et indéfectible que j’affirme envers l’Église, j’entends continuer de m’adresser à Dieu dans les termes que je ressens comme étant les plus authentiques. 

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