jeudi 8 octobre 2015

Souches et races

Souche, race, mots interdits ? De quel droit ? 
Bien sûr qu’il y a des souches ! Chacun de nous est issu de la sienne, ou des siennes. Vous connaissez beaucoup de personnes qui n’ont pas d’ancêtres ? Certaines ont une souche restée concentrée depuis des siècles en un même lieu géographique. C’est de plus en plus rare. D’autres affichent déjà dans leur généalogie des souches de localisations multiples sur cette Terre. Avec ce qu’on appelle la mondialisation, cette caractéristique se généralisera. Mais, les croisements de souches ne supprimeront pas les souches elles-mêmes. Elles sont dans l’histoire et y demeureront, n’en déplaise à ceux qui pensent que le monde a commencé avec eux.
Bien sûr qu’il y a des races ! Elles sont l’expression, en ce monde, de la diversité des souches. Si souches il y a, races il y a ! Ou, plus exactement, il y a encore, car un jour, sans doute, l’humanité sera uniformisée, si elle parvient jusque-là. Pour autant, la reconnaissance de l’existence des races historiques ne préjuge en rien d’une classification en valeur et en mérite des êtres humains d’aujourd’hui. D’ailleurs, dans cette hypothèse, l’évolution contemporaine, intellectuelle et morale, de la race dite blanche ne plaiderait pas en sa faveur… Un célèbre chirurgien et ami, Bernard Debré, disait que, quelle que soit la couleur de la peau, tout le monde a les reins à la même place. Bien entendu ! Mais, qu’il me permette, l’Homme n’est pas fait que de peau et de reins. Il semble bien, quand même, que des races issues de souches aux antipodes les unes des autres, présentent aujourd’hui, non seulement des aspects, mais des mœurs et des croyances différentes dues à la longue maturation des siècles. Les gens — sans aucune connotation péjorative dans ce terme — aiment bien rêver de cousins cosmiques qu’on découvrirait un jour, habitant quelque planète lointaine. Dira-t-on encore, en les voyant, qu’il n’y a pas de souche ni de race ?

Ceci étant, dire que telle ou telle nation est un pays de telle ou telle race est évidemment faux, si l’on sous-entend l’exclusivité. Tout au plus peut-on dire qu’en ce pays-là, telle ou telle race est majoritaire en nombre. Voilà pourquoi le vrai problème qui se cache aujourd’hui derrière toutes ces polémiques stériles et souvent intellectuellement malhonnêtes est celui de la cohabitation harmonieuse et pacifique de ces races. Ce n’est pas en supprimant le mot que l’on va supprimer le problème. Un journaliste écrivait que les propos du général De Gaulle sur le sujet étaient anachroniques de plus de cinquante ans. Qu'est-ce que cinquante ans changent pour un problème multimillénaire ? Les nations se sont construites sur leurs mouvements de populations. Chaque fois que ceux-ci ont été lents et progressifs, ils se sont déroulés sans heurts, et les peuples s’en sont enrichis mutuellement. Chaque fois qu’ils ont pris la tournure d’invasions brutales, il y eut du sang et des larmes. Nos édiles devraient relire l’Histoire.

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