jeudi 6 novembre 2014

Statut des animaux


L’Assemblée nationale vient de déclarer solennellement les animaux “êtres vivants sensibles“. S’il s’agit d’officialiser le fait que, les animaux étant sensibles à la douleur, il est désormais interdit de les faire souffrir, je ne vois pas qui serait raisonnablement contre cette mesure. Encore que celle-ci ait ses limites. Sera-t-il bientôt interdit de plonger son crabe dans l’eau bouillante ? À voir comment il se débat, on acquière, un peu, mauvaise conscience. Mais, pourquoi cette définition juridique de l’animal croit-elle devoir insister dur le terme “être“ ? On dirait qu’il s’agit, une fois encore, de gommer sournoisement le distinguo entre l’animal et l’être humain. L’Homme, un animal comme un autre, qui ne mérite pas sa majuscule. Un singe à peine plus évolué. Que ne lit-on sur le sujet ! Certaines personnes sont tellement dégoûtées d’elles-mêmes qu’elles ne cessent de rabaisser les autres, et l’humanité entière, à leur médiocre condition. Oh ! Je sais bien que la définition du mot “être“ est tellement large qu’elle peut s’appliquer à tout. Si “être“ désigne “ce qui est“, je me demande si mon réveil n’est pas un être, puis qu’à l’évidence, il est. Et ce qu’il indique, aussi ! Ne dit-on pas qu’il “est“ l’heure ? Alors, si l’heure “est“, l’heure est-elle un être ? Plus sérieusement, si l’animal est un être, Mesdames et Messieurs les Députés, l’embryon humain est-il au moins un animal ?

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