mardi 18 février 2014

Des reliques de saint Martin, dans sa statue.


Lorsque l'on apprit qu'il fallait déposer, aux fins de restauration, la statue de saint Martin qui, depuis un peu plus d'un siècle, domine la basilique de Tours et en protège la ville, les commentaires allèrent bon train. Les uns, acerbes dans leur logique laïque anticléricarde, se gaussaient que Martin pût s'écrouler. Les autres, un peu trop idolâtres, n'imaginaient pas un instant que la statue pût menacer les passants. Peu comprenaient que la protection de saint Martin n'emprunte pas les chemins des hommes. Or voilà que l'on apprend que le bras droit de la statue qui bénissait la ville renfermait des reliques du grand saint. Même si l'affaire était connue par certains, sa découverte est émouvante. La fin du XIXe siècle, qui correspond à l'achèvement de la basilique moderne, marque aussi la triste époque de l'obsession anticatholique du sinistre Émile Combes. Trois mille écoles catholiques fermées. Plus de cinquante mille religieux ou religieuses expulsées de France. L'armée "décatholisée" à l'aide d'un fichage des militaires établi par le Grand-Orient. C'est dans cette atmosphère de folie que des hommes et des femmes, nos ancêtres, dressèrent, comme un défi à l'intention des générations futures, la statue protectrice de Martin. Ils y dissimulèrent quelques ossements du saint, qu'aujourd'hui nous, leurs descendants, nous découvrons. Ce ne fut ni le bronze de la statue, ni les reliques qu'elle contenait qui protégèrent les Tourangeaux, mais cette piété de nos anciens qui, par delà le temps, emplit notre présent de son éternité. Statue ou pas, saint Martin veille.

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