samedi 20 août 2011

La vie.

Il volette d’un bouton d’or à l’autre, le papillon blanc. 
Gauche, comme encombré de ses ailes immenses.
Dame, essayez de voler avec des voiles qui à votre taille devraient faire dix mètres !
S’il se pose sur la fleur pour en sucer le suc, la frêle tige s’en abaisse jusqu’au sol. 
Est-ce sous le poids de l’insecte, si léger pourtant, ou pour lui faire une révérence gracieuse  ?
Il repart, tournicote comme ivre et se pose à nouveau.
Le voilà qui s’approche, se risque en tremblant sur l’accoudoir de mon siège.
Il tend en l’air ses deux ailes, les tape l’une contre l’autre, 
comme pour en faire tomber la poussière de pollen dont il s’est repu.
Et le voilà parti jusqu’au bouquet de lavande odorante.
Quel est cet ovni grotesque qui s’est posé sur mon épi où je dormais ?
C’est une coccinelle qui s’enfuit devant l’intrus,
en dévalant la longue tige jusqu’au sol protecteur. Quelle glissade !
Tiens, je ne suis pas seul ! Un autre papillon blanc !
Voilà les deux qui enroulent leurs vols chaotiques,
en une danse endiablée jusqu’à la cime des arbres.
Jusqu’au ciel où ils cacheront leurs amours ?
Non, Messieurs de Rosnay Reeves, Coppens,
la vie, c’est autre chose qu’une cellule qui s’est mise un jour à bouger !
La vie n’est pas que “carbone, azote, phosphore, soufre, et rien de plus“ !
Carbone, azote, phosphore, soufre, peut-être…
Mais pas “rien de plus“ : tout le reste !

2 commentaires:

CHTOPHE a dit…

Magnifique !

Françoise a dit…

Admirable texte
De la vraie poésie
Un beau message