jeudi 14 avril 2011

Domestication de l'énergie

L’émergence et le développement de l’humanité se sont opérés autour de trois mutations fondamentales du savoir : 
1- La domestication du feu et de son énergie, il y a quatre ou cinq cent mille ans. La mécanisation en est issue, avec la combustion des carburants fossiles. Les guerres meurtrières aussi, mais qui peut imaginer ce que serait aujourd’hui l’humanité sans cette étape capitale ? Sans doute n’existerait-elle simplement plus. 
2- La domestication de l’énergie animale, il y a neuf mille ans. J’invite les auteurs de science-fiction à songer à ce que serait l’homme, aujourd’hui, s’il était devenu l’esclave énergétique de quelque créature qui l’eût intellectuellement dominé.
3- La domestication de l’électricité et de son énergie, il y a trois siècles. Elle fut la découverte essentielle qui permit la diffusion de l’énergie en tous points de la Terre. La communication entre les hommes en découle, dont on observe aujourd’hui l’explosion.
Quelle sera la quatrième marche de cette hominisation ? Nous en vivons les prémices, nous sommes contemporains de sa naissance.  
À quel redoutable problème est confrontée l’humanité de demain, celle de nos enfants et de leurs enfants ? À son nombre d’individus. À l’horizon 2050, les projections les plus modestes annoncent au moins neuf milliards d’hommes et de femmes, trois pour deux aujourd’hui, qui se bousculeront sur Terre, qui se feront la guerre pour l'eau et la nourriture.  Déjà, chaque année, six millions de personnes meurent de faim ou de soif dans le monde, une toutes les cinq secondes.
Seul un bond colossal dans la domestication d’une énergie nouvelle, abondante et distribuée à tous, pourra répondre à ce défi. Or la nature a mis à la disposition de l’Homme une réserve colossale, inépuisable d’énergie. Elle est dissimulée au plus profond de l’infiniment petit, au cœur du noyau des atomes dont nous sommes tous construits, comme toute la matière qui nous entoure. Il y a dans un grain de sable plus d’énergie, si l'on savait  aller la chercher, que dans mille barils de pétrole. Alors, oui, avec cette énergie, l'humanité peut s'anéantir, mais sans elle elle est sûre de disparaître.

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