mardi 8 février 2011

Bioéthique

Une page entière dans Le Figaro du 8/02/2011 ouvre les yeux de ceux qui feront l’effort de la lire, sur l’abîme des questions morales (on dit éthiques aujourd’hui) qui s’ouvre sous nos pieds, en même temps qu’avance à pas de géant la science de la génétique. Bébés-médicaments, mères porteuses, dons anonymes de sperme, manipulation des cellules embryonnaires, vitrification des ovocytes, insémination post-mortem, etc. Et parmi toutes ces questions, peut-être la plus redoutable : où siège la personnalité humaine ? Dans son éducation et sa culture ? Ou bien dans ses gènes ? Ou bien encore dans un au-delà de sa dimension matérielle ? Chacun peut se poser cette question : si mes parents ne s'étaient pas connus, s'ils avaient engendré chacun de leur côté, serais-l'un de ceux-là, ou les deux, ou rien?
Ce qui me met mal à l'aise, ce n'est pas la naissance de ce bébé-sauveur dont les médias font état ces jours-ci. Au contraire ! Et les arguties philosophiques qu'on lui oppose en ce moment me semblent pour le moins décalées. Ce que je ne sais toujours pas résoudre, en harmonie avec l'idée que je me fais de la nature humaine, c'est le lancinant problème du sort que l'on réserve aux embryons rejetés. Question soigneusement éludée par tous les commentateurs. Et pourtant, regardez-les, ces embryons, et dites-vous seulement que l'un d'eux pourrait être vous. 
Quelle autorité morale m'apportera la lumière ?
Mais si l’on ne veut pas “se prendre la tête“ il reste la solution de s’esclaffer, comme ce speaker d'une radio périphérique après qu’il eut bâclé ses infos : “allez, on passe au foot !“.

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