dimanche 9 mai 2010

La littérature va mal

Irène Frain : “La littérature va mal. La survie de la littérature est en jeu aujourd'hui car nous assistons à une médiocrisation croissante des textes proposés qui sont tous très formatés ; formatés pour la médiocrité et répondant à la règle de l'instantanéité".
Oui, et il y a un étrange parallélisme avec le monde de la banque. Il n’y a plus d’éditeurs, comme il n’y a plus de banquiers. Il y a dans les deux cas des employés d’entreprises commerciales, à qui l’on demande du chiffre, les uns en plaçant des produits grand public, les autres en vendant du papier.
Claude Durand (ex-éditeur de Soljenitsyne…) cite, dans le Figmag, le cas d’un écrivain (?) “qui bâcle ses livres de plus en plus mauvais”, mais dont il faut publier “le torchon”, parce qu’il est juré ! Il faut alors, poursuit-il, “concevoir un emballage médiatique destiné à vendre ce livre détestable à la critique et au public”. Il cite ensuite le cas similaire de certains livres de journalistes : “on a transformé des gazetiers en écrivains”.
Pourtant, Claude Durand conclut : “Il y a beaucoup de raisons d’être optimiste. (...) Je pense que les nouveaux formats numériques vont développer la lecture chez les jeunes. L’édition reste promise à un grand avenir, pourvu qu’elle reste fidèle à sa vocation première : découvrir, accompagner et promouvoir des auteurs, de ceux dont Michel Serres disait que, par leurs œuvres, ils augmentent le monde”.

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