dimanche 20 mai 2012

Le Drapeau

Voici ce qu’écrivait Genevois en 14, “montant à la guerre“ avec ses hommes : « Là-bas, dans le layon que nous suivons, deux hommes ont surgi… Je discerne leur face ensanglantée, que nul pansement ne cache. Le premier crie vers nous : "Rangez-vous ! Y en a d'autres qui viennent derrière." Il n'a plus de nez. À la place, un trou qui saigne, qui saigne. Avec lui, l'autre dont la moitié inférieure du visage n'est qu'un morceau de chair rouge, molle, pendante… »
Plus tard, l’armée allemande continuant sa marche vers le Sud, présentera son flanc au camp retranché dans Paris. Joffre, alors, contre-attaqua et les repoussera. Un officier ennemi dira à ses juges qui l’interrogeaient : « Qu'avez-vous à me reprocher ? Qu'après une retraite infernale, avec les effroyables souffrances endurées, il y eût au monde un seul soldat encore capable de se relever et d'attaquer, et que ce soldat fût français, cela, on ne nous l'avait jamais appris dans aucune de nos académies de guerre ».
Il y a bien d’autres choses que nos contemporains n’ont jamais apprises, même quand ils sont ministres.
Le Drapeau est le linceul de ces hommes. Le profaner est coupable. Laisser faire est indigne.

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