vendredi 30 mars 2018

Parent 1, parent 2, la bonne et moi…

Donc, plus de fête des mères, plus de fête des pères, désormais, mais une fête des "parents 1", puis une fête des "parents 2"…! C'est la voie dans laquelle s'aventure un édile de France avec ses électeurs.
J'imagine un enfant rentrant de l'école avec son petit présent dans les mains, demandant à maman 2 : "où est maman 1 ?"
"Tu n'as plus de maman", chantait Berthe Sylva dans ses célèbres roses blanches. Qui écrira dans une chanson triste : "tu n'as plus de papa 2" ?
On touche le fond de la stupidité. À l'ère de l'intelligence artificielle, des compteurs intelligents, des voitures autonomes, peut-on espérer des élus un peu moins sots ? Mais, pas seulement un peu moins sots. Car, derrière cet obscurantisme politique se cache la haine, la volonté de nuire à ce qu'ils ne peuvent atteindre. La famille est une création aussi vieille que l'Homme (j'écris ce mot avec une majuscule pour montrer qu'il n'est pas le même que l'homme). La famille est même antérieure à l'Homme. Les oiseaux nous le montrent chaque printemps. Et voilà qu'une poignée d'originaux égarés du nid prétendent effacer deux cents millions d'années de maturation sociale et biologique ! Et, bien entendu, des politiciens et politiciennes sans âme et sans scrupule n'hésitent pas à leur emboîter le pas pour glaner quelques voix. On dira qu'à côté de l'impuissance publique à protéger les Français des attentats et autres égorgements, à côté des coups portés à l'embryon et au vieillard, l'affaire en question relève de l'anecdote. Oui, si ces élus inappropriés sont rapidement remplacés par des personnes responsables. Mais, s'ils devaient perdurer, rien alors ne serait plus grave que l'aveulissement moral d'un peuple en marche.

mercredi 28 mars 2018

Mon colonel !

Quel pitoyable réponse à la mort héroïque de cet officier de gendarmerie, que les querelles d'appartenance qui s'étalent sur les médias. Est-il digne de s'arracher ainsi sa dépouille ? Il était des nôtres, crient-ils ! Il était membre de telle loge... Il était membre de telle église... De grâce ! Si vous avez un peu de pudeur, taisez-vous ! Il était Homme, avec un H majuscule. Image de son Créateur. Il est des images qui reflètent le Modèle plus fidèlement que d'autres. Oh ! Je sais combien il est difficile d'être une image fidèle ! Puisse son éclatant exemple réactiver en nous qui sommes trop souvent des couards et des lâches, le ressort de l'honneur et du courage enfoui sous le tartre de la modernité corrompue.

samedi 17 mars 2018

La pub et les moutons

Fascinante accroche publicitaire pour un modèle d'automobile : " Quitte à devenir quelqu'un, autant que ce soit vous-même" ! Et, comme si ce titre ne suffisait pas, on peut lire sous une photo de voiture : "Après tout ce temps passé à vous oublier, vous pouvez enfin vous rappeler ce que c'est d'être vous-même". Quelle belle illustration de la richesse intellectuelle du troupeau bêlant ! Sur le véhicule proposé ? Aucun renseignement ! Non ! Le publiciste est un grand philosophe. Il a vu des milliers de clients potentiels qui sont prêts à acheter n'importe quoi pourvu qu'ils lisent que cela va les délivrer de leur inanité inavouée, mais secrètement ressentie. 
Et si, tout dans notre pauvre vie de citoyens manipulés, relevait de la même escroquerie ?

mercredi 14 mars 2018

Euthanasie et "suicide assisté"

Cela fait quand même drôle d'entendre parler les autres de la façon dont ils vont vous "euthanasier" un jour… Car, ce sont les jeunes qui en bavardent. Les vieux ? On ne leur demande pas leur avis ! Au fond, je me demande si le souci de ces bavards n'est pas de s'éviter — à eux ! — la souffrance de voir un des leurs souffrir. Dans une civilisation (??) qui ne fait pas de différence entre un être humain et un singe évolué, voilà où l'on en arrive !
Alors, avant qu'il soit trop tard, permettez à une victime potentielle de dire deux mots sur le sujet.

1 À propos de la sémantique, ceux-là nous expliquent qu'euthanasie et suicide assisté, ce n'est pas la même chose. Que dans un cas, c'est le malade qui avale lui-même la pilule qu'on lui fournit ; que dans l'autre, c'est le médecin qui fait la piqûre. Ne soyez pas trop hypocrites quand même ! Dans les deux cas, il y a quelqu'un qui met volontairement fin à une vie d'autrui. C'est de cela qu’il s'agit. 

2 Sur le fond, de quoi parle-t-on ? Du droit au suicide ? Que je sache, on n'a jamais mis quelqu'un en prison après qu'il se fut suicidé ! Mais, il s'agit du "suicide assisté", répliquera-t-on. Désolé, mais un suicide, c'est lorsqu'on se tue soi-même. Si quelqu'un d'autre le fait à votre place, cela s'appelle un meurtre. N'inventons pas des mots pour dissimuler les faits.

La question est donc celle-ci : aura-t-on le droit bientôt de mettre fin à la vie d'autrui ?
— Seulement, rétorquera-t-on, dans le cas où, d'une part cette personne le demande et, d'autre part est atteinte d'une maladie incurable qui la fait souffrir de façon insupportable.
Quand on parle de droit, il faut préciser de quel tribunal il s'agit. 
S'agit-il du tribunal de sa conscience ? Si tel est le cas, aucune loi humaine n'apportera la réponse. On peut se demander, d'ailleurs, si cette revendication d'une législation civile ne cache pas le besoin de s'affranchir de ce tribunal de la conscience. C'est très dur de décider seul, "en son âme et conscience". Si la loi le faisait à notre place… 
Mais si le "droit" dont on parle est celui du tribunal des hommes, alors il faudra que celui-ci se prononce au préalable, d'une part sur l'irréversibilité de la maladie, d'autre part sur le caractère insupportable de la souffrance. 
Sur la première question, on a déjà vu des guérisons avoir lieu contre tous dires d'experts. Mais, passons ! Si tel est le cas, ce sera simplement une bavure.
Sur la seconde question, c'est plus compliqué. À partir de quel degré de douleur l'euthanasie deviendrait-elle licite ? Et comment le mesurer ? Il n'y a pas d'échelle de Richter de la douleur, et il n'y a pas d'appareil pour la mesurer. Et puis, le caractère "intolérable" est variable d'un individu à l'autre. Enfin, puisque l'égalité est à la mode, qu'en serait-il de l'égalité devant la mort, entre un grand souffrant, et un autre souffrant seulement un petit peu moins ? Une actuelle et dramatique affaire montre que tout cela est utopique, que les tribunaux n'ont d'autre souci que de se déclarer incompétents. Mais alors, si ce n'est pas le juge qui décide, qui d'autre osera prétendre à la légitimité dans la décision de mort ? Nous voilà revenus devant le tribunal de la conscience. On n'y échappe décidément pas !

Pourquoi cette question — grave ! — se pose-t-elle finalement à l'homme moderne ? Parce que celui-ci a franchi sans s'en rendre compte la ligne rouge du savoir interdit. Il sait désormais, non pas créer la vie, mais provoquer à sa convenance la création de la vie, l'entraver ou la modifier. Et à la fin de celle-ci, il sait la prolonger artificiellement, puis y mettre fin à son gré. Le vieux rêve de l'Homme jouant à être Dieu est en train de se réaliser. Une fois, déjà, l'Homme mangea le fruit de l'arbre de la connaissance. Il en perdit le paradis de l'insouciance. Une ère de mutation de même ampleur s'ouvre-t-elle devant nous ? L'interdit divin aura-t-il, dès lors, été transgressé : "Maintenant, qu'il n'avance pas sa main, qu'il ne prenne pas aussi de l'arbre de vie, pour en manger et vivre éternellement" (Genèse 3,21-22). Voilà pourquoi, ce n'est pas sur le "droit" de donner la mort qu'il faut légiférer, mais sur la faute d'entrave inutile à ladite mort naturelle, opérée par des manipulations artificielles finalement coupables. Secourir le mourant par des soins palliatifs anti douleur est un devoir, jusqu'au coma provoqué s'il n'y a plus d'autre solution. Mais, pour le reste, laissons Dieu donner la vie et la reprendre Lui-même.

Je ne sais ce que Dieu qui tient mon âme entre Ses mains entend faire de mon corps. Mais, quand l'heure d'ici-bas sera venue, que personne ne s'aventure à décider à Sa place !