samedi 28 février 2015

Communauté de souches, ou souche de communautés ?

Voilà que vous voulez nier la notion de Français de souche, et proscrire l’emploi de ce vocable. Mais vous ne cessez, par ailleurs, de vous gargariser du concept de communautés dont serait assemblée la France. Alors, il ne faut pas vous étonner que ces Français dits de souche prétendent, eux aussi, constituer une de ces communautés. La France, dès lors, deviendrait un patchwork de communautés hétéroclites cohabitant sur un même territoire administratif. Aucune fondation commune ne les relierait. N’importe que maçon vous expliquera qu’un tel édifice est rapidement voué à la ruine. Si vous voulez qu’il y ait une France, et dire ce qu’elle est, vous ne ferez pas l’économie de la définition de son assise collective, c’est-à-dire de sa souche. Alors, l’abstraction de communautés deviendra sans objet. Il ne restera que des Français… de ladite souche. Reste à la découvrir.

lundi 16 février 2015

Vitesse…

Comment “passer sous la barre des 2000 morts” sur les routes ? Un “expert” répond (Le Figaro) : “la diminution de la vitesse — 80 km/h au lieu de 90 km/h — sur le réseau bidirectionnel départemental et national baisserait de manière significative le nombre des victimes”. Voilà ! C’est dit, affirmé, affaire close. Et, au journaliste qui l’interroge sur l’opportunité de faire un essai, puisqu’on est sûr par avance du résultat, l’expert en question assène : “Il ne s’agit évidemment pas d’éclairer la communauté scientifique qui connaît depuis longtemps la relation entre la vitesse et les tués. Quand la première baisse, le nombre des victimes décroît aussi. Mais, de prouver l’efficacité de la mesure y compris aux plus sceptiques”. Autrement dit, j’ai raison, c’est indiscutable. Il s’agit seulement qu’on ne discute plus. Cette attitude suffisante de pseudo-experts autoproclamés — quand il ne s’agit pas d’associations de bavards incompétents — devient insupportable.
Or, si la vitesse limite avait été, jadis, fixée à 100 km/h au lieu des 90 actuels, les mêmes “experts” , alors, auraient asséné l’évidence qu’il fallait la descendre à 90, sans discussion possible. Pourtant, lesdits “experts” prétendent aujourd’hui que ce chiffre de 90 est néfaste. Donc, ils auraient eu tort. Et nous sommes donc fondés à penser qu’ils ont encore tort cette fois-ci.
Car, quelle différence y a-t-il, par exemple, pour un citoyen qui reçoit de plein fouet un véhicule venant vers lui, dont le conducteur est absorbé dans l’envoi de SMS sur son smartphone, entre mourir à 90 km/h, ou 80 ? Sera-t-il plus ou moins mort ? En quoi ce changement de chiffre empêchera-t-il cette pratique dangereuse ? Il y a maintes autres causes d’accidents mortels telles que celle-ci qu’on ne sait pas résoudre. Alors, on se satisfait de cette pseudo-science de la limitation de vitesse, facile à réprimer, et qui a l’avantage, en plus, de flatter la haine latente chez beaucoup de celui qui double.
Mais, entendra-t-on, chaque fois que l’on baisse la limite de vitesse, les statistiques d’accidents baissent. Alors, baissez encore ! Quand vous serez arrivés à zéro, il n’y aura plus d’accident. S’agit-il de permettre de circuler sans se faire tuer, ou seulement de baisser la vitesse ?

samedi 14 février 2015

Big bang social

Un big bang s’est déclenché dans l’univers politique français en ce début 2015. Que lit-on aujourd’hui dans la presse ? Que le Premier ministre, soi-même, s’inquiète de l’influence des Frères musulmans et des groupes salafistes dans certains quartiers, et lance une série de consultations sur l’avenir de l’organisation du culte musulman en France. Vous avez bien lu : “l’avenir de l’organisation du culte musulman” ! Vous rendez-vous compte ? Trente ans après qu’un autre socialiste, Mitterrand, ouvrit, béantes, les portes de l’immigration maghrébine, à des fins électoralistes, et sans se soucier des conséquences sociales, ce gouvernement renie enfin, brusquement, et en bloc, sa politique volontariste de remplacement de population. De son côté, l’UMP, tétanisée depuis tant d’années devant ce sujet tabou, par peur d’enfreindre la pensée unique, ose aujourd’hui constituer un groupe de travail sur la place de l’islam en France. Vous avez bien lu, là aussi : “la place de l’islam en France” ! 
Que s’est-il passé qui a déclenché ce big bang sociologique ? Pour qu'on ose enfin parler ! Ils étaient nombreux, pourtant, ceux qui tiraient les sonnettes d’alarme. Des livres, quelques journaux… Mais, les cerveaux étaient tellement formatés par les mécaniques audiovisuelles, voire subliminales, qu’ils demeuraient paralysés, incapables de pensée personnelle. Il suffit de lire les trop nombreux commentaires hors sujet sur les réseaux sociaux pour mesurer combien les internautes fonctionnent à l‘aide d’idées préfabriquées. Il a fallu un attentat et dix-sept morts à Paris pour que les Français découvrent enfin la gravité de la situation, et se rassemblent par millions le 11 janvier pour évacuer leur peur soudaine de l’islam terroriste. Car, c’est cela, l’affaire “tous charlie”. Trente ans pour comprendre ! Et, brutalement, l’explosion, parce qu’on a compris, et qu’on a peur. Alors, les politiques tournent leur veste et font leur besogne de pêche aux voix.
Un big bang cosmique a déclenché l’expansion de l’espace, voici quatorze milliards d’années. Un big bang social vient-il de déclencher le redéploiement de la France ?

mercredi 11 février 2015

Charlie ?

Au fond, c’était quoi, cette affaire de “tous charlie” ? 
Nous oublions une donnée fondamentale dans l’exposé du problème : la moitié de la population française traîne depuis deux ans et demi le mal-être d’un vote malencontreux. Mélange de culpabilité et de révolte difficile à assumer. La sagesse aurait été d’en convenir : j’ai fait une erreur. Certains ont eu cette attitude courageuse. Mais, c’est tellement plus commode de se disculper en se réfugiant dans une attitude de rejet de tout, le “tous pourris”, qui donne l’illusion de n’être pas responsable. 
Or, voilà qu’un magazine, vaguement connu, qui faisait commerce de cette médisance outrancière tous azimuts, se trouve victime d’un attentat odieusement meurtrier. Chacun, bien sûr, dépasse ses jugements de valeur pour ne penser qu’aux malheureuses victimes. Mais, nombreux sont ceux qui se reconnaissent, tout à coup, visés par cette atteinte à la liberté de diffamer qui les anime secrètement. D’où l’élan réflexe et grégaire, fait autant de peur que de colère, qui conduit une foule à manifester en masse autour du totem charlie. 
Or, que fait l’élu en question, qui finalement est à l’origine du phénomène ? Un coup de poker ! Il se porte — ou fait semblant de se porter — à la tête du cortège de ceux qui ne veulent plus de lui. Génial ! Mais, bientôt, chacun rentre chez soi et finit par se dire : mais, il nous a bernés une deuxième fois !