jeudi 24 mai 2012

Être édité


Le Figaro Littéraire rapporte que 54% des auteurs des livres édités sont des enseignants, des journalistes, ou issus des métiers du livre, ou du spectacle. Étonnant ! Si vous n’êtes pas compris dans ces professions-là, vos chances d’être édité sont d’emblée amputées de plus de la moitié. Si malgré tout vous persistez, alors, qu’au moins vous fassiez partie de quelque club de pensée, confrérie ou lobby autorisés vous assurant du label d’ayant droit. Sinon… 
 Est-ce à dire que seules savent écrire ces personnes-là ? Je ne sache pas que l’Enseignement soit expert en la matière, ni que les journaux soient des modèles de bon langage, ni que les syndicats du livre concentrent les cerveaux, pas plus que le show-biz. 
La vérité est que pour être édité, il faut être apte à être vendu. Je n’en ferai pas le reproche aux éditeurs qui sont aussi et avant tout des commerçants. Le temps de l’éditeur mécène, promoteur de littérature, est depuis longtemps révolu. Or, pour être vendu, il faut être susceptible d’être lu. Et pour être lu, il faut être en situation d’être vu à la télé. CQFD, la boucle est bouclée, on n’en sort pas !
Sauf, peut-être, par la petite porte qui s’entrouvre du livre électronique, mais qui pourrait bien rapidement livrer passage aux foules qui ont quelque chose à dire et qui savent comment l’écrire.

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