samedi 21 avril 2012

La haine.


Cette campagne électorale restera dans l’histoire comme celle qui a révélé le vrai visage de trop de citoyens, le hideux visage de la haine. 
“J’ai la haine“, chantaient certains au siècle dernier. Il voulaient tout casser. Ce n’est plus nécessaire. Ils regardent maintenant avec étonnement ce pays honni qui s’effondre tout seul, miné par le même mal.
On ne débat plus en politique, on se hait. On hait les riches ? Mais, comme tout le monde a plus riche que soi, ou qui semble l’être, c’est de la haine généralisée de l’autre qu’il s’agit. Et, comme le pauvre hait le riche, le riche par réaction hait le pauvre. Le sans-abri hait le bien logé. Le locataire hait le propriétaire. Le copropriétaire hait le promoteur. Le promoteur hait son banquier. Le banquier hait son client, ce quémandeur. On hait le voisin qui a une plus belle maison, une plus belle femme… On hait la voiture de l’autre, plus neuve que la sienne, ou qui pollue. L’employé hait son employeur. L’artisan hait les multinationales. Le secteur public hait le privé, qui hait à son tour le fonctionnaire. 
Beau résultat de 40 ans de “soixante-huitisme“ qui prêcha la paix et l’amour libre, mais répandit la haine. 

jeudi 19 avril 2012

médias



Je ne vois pas en quoi la diffusion, avant le sacro-saint vingt heures, des résultats provisoires du scrutin serait de nature à fausser les résultats. Cela ne fera qu'un sondage de plus, mais un sondage en temps réel, celui-là, impossible à trafiquer ! Et si cela réveille les négligents, distraits ou abstentionnistes de tous bords, c’est tant mieux. On ne peut pas à la fois appeler à voter et déplorer que l’on appelle à voter. Quant à faire changer d’avis ces électeurs de la dernière heure parce qu’ils voient la tendance, c'était bien le but caché des sondages, non ? Et puis, il n’y a que les politicards sans honneur, comme certains en ce moment, qui retournent leur veste du côté où ils pensent que l'on va servir la soupe. 

En vérité, c’est aux médias traditionnels, et à leurs instituts de sondages que la diffusion par internet des premiers résultats déplaît. Elle les prive de leur hégémonie dont ils ont honteusement abusé pendant cette campagne. Elle leur enlève des auditeurs, donc de la pub, donc du chiffre d’affaires. Ils n’ont pas compris que l’information a changé, à travers le monde, ou ils font semblant de l’ignorer. Comme ne l’avaient pas compris toutes les dictatures récemment déchues. Or, une certaine “information“, dans nos démocraties, est dictature. Dictature de la pensée. Les prochaines heures pourraient bien amener, sur ce plan, quelques surprises.

samedi 14 avril 2012

Chateaubriand


Il faut relire Chateaubriand dans Les mémoires d'outre-tombe : “Une classe dirigeante connaît trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités. Sortie du premier, elle dégénère dans le deuxième et s'éteint dans le troisième."
La France a connu l'âge des supériorités avec De Gaulle, l'âge des privilèges avec Mitterrand, elle entre désormais dans l'âge des vanités.

mercredi 11 avril 2012

Sondages


Voici un sondage qui va passer inaperçu, et pourtant…
La presse écrite ne serait la source d’information politique que pour moins de 10 % d’entre nous ! Neuf personnes sur dix tireraient leur opinion déclarée, de l’audiovisuel. Or l’image, qu’elle soit à la télé ou sur internet, n’est plus une information, mais déjà une opinion, élaborée, exprimée. Si vous lisez qu’un candidat à une élection propose telle ou telle mesure, vous vous intéresserez à cette mesure et formulerez, dès lors, votre propre jugement. Mais si l’annonce vous en est faite sur l’image en gros plan du candidat sur scène, vous ne retiendrez que le spectacle du meeting, la forme, pas le fonds. Vous n’aurez pas été informés, mais formés. Seule, la lecture d’un texte, dépouillé des commentaires éventuels de son auteur, peut apporter l’information brute à partir de laquelle le cerveau du lecteur construira sa propre opinion. On comprend maintenant les sondages…

mardi 10 avril 2012

Pensée préfabriquée



"Attentat antichrétien au Nigeria. Près de 40 personnes ont été tuées le dimanche de Pâques lors d'un attentat à la bombe près d'une église de Kaduna, dans le nord du Nigeria. Le groupe islamiste Boko Haram pourrait être l'auteur de cette nouvelle attaque." Cet entrefilet de quelques centimètres carrés dans Le Figaro du 9 avril 2012 en page 5, caricature à l'extrême le pouvoir de la "non-information correcte". Certes, tout ne peut pas être à la une, mais quand même, quarante chrétiens, ce n'est pas rien ! Imaginons un instant qu'il se soit agi de quarante adeptes de quelque autre "communauté", comme on dit aujourd'hui. N'auraient-ils pas fait les gros titres ? Non pas que le quotidien cité soit suspect de manipulation. Simplement il est victime, lui aussi, de la pensée unique. Mettre en lumière un tel drame, s'agissant de chrétiens, aurait été "stigmatiser". Autant de termes préfabriqués collés sur des idées toutes faites qui dispensent de penser.  

dimanche 8 avril 2012

Pâques


À en croire les médias, Pâques serait une charmante fête de famille lors de laquelle on chercherait les œufs… Prenons un peu de hauteur.
Pâques, à mes yeux, fête un événement inouï : le Christ, mort sur sa croix de supplicié, quelques jours après, marche parmi les siens ! Pâques est la négation de la mort.
La mort, dit-on, c’est la fin de la vie. Oui, mais la vie, c’est quoi ? La vie, c’est une touche de piano que l’on frappe. Elle produit un son qui emplit l’espace. Alors, on dit qu’elle vit, cette touche d’ivoire, parce que son action coïncide avec la perception que nous avons, du son produit. Or, que l’on cesse de la frapper et elle n’est plus rien. Désormais inutile, on dit que la vie l’a quittée. Mais la vie, ce n’était pas la touche, c’était le son qui sortait du piano. Et ce son, écoutez-le, il n’est pas mort. Il évolue dans une dimension que le piano ignore. La vibration est bien là, insaisissable, mais bien réelle, bientôt inaudible peut-être, mais immortelle, qui voyagera jusqu’aux extrémités du cosmos. L’Univers est ainsi empli de ces harmonies de vie qui transcendent nos dimensions de perception. 
Avoir peur de la mort, c’est avoir peur d’un futur qui n’aurait pas eu de passé. Nous sommes faits de passé, entièrement issus du passé et emplis de lui. Pourquoi, dès lors, en avoir peur ? Le futur ne fait que retourner au passé, dans le tout. Et entre-temps, le temps ne change rien au Tout.

mardi 3 avril 2012

Mort…


« Vous n’allez pas le reconnaître me dit son épouse. » Il gisait là, dans son cercueil verni, décharné par l’éprouvante maladie qui nous l’avait arraché, l’ami cher, l’homme de bien. Mais, était-ce encore lui, ce corps inerte que la flamme, tout à l’heure, réduirait en poussière ? Poussière comme l’est, ici-bas, chacun d’entre nous. Mort, il n’était plus dans le temps. Il n’y a pas de temps en Dieu. Dieu est éternel présent. Il était esprit, comme il n’avait jamais cessé d’être, comme ne cesse jamais d’être chaque Homme dans sa vérité de l’au-delà du temps.
Il y a deux mille ans, la Vierge Marie levait les yeux vers ce Dieu dont elle était devenue la Mère. Mais, était-ce encore Lui, ce corps pantelant, cloué sur la Croix du supplice ? Le tombeau où on l’ensevelit, bientôt sera vide, et Jésus marchera sur le chemin d’Emmaüs.  
En chaque être humain, il y a un peu de Dieu.