jeudi 25 janvier 2024

IVG ? Non, IVV !


« L’embryon n’est pas un être humain », se défendent les promoteurs de l'avortement légalisé. Il est pourtant une vie, que je sache ! Quelqu'un peut-il affirmer qu'un embryon n'est pas vivant ? Alors, il deviendrait vivant plus tard ? Par quel miracle ? Et à quel âge ? L'Administration de chaque pays aurait-elle acquis le pouvoir céleste de donner la vie ? Chacun décidant de sa date, on verrait ainsi des embryons devenir vivants en franchissant une frontière... Restons sérieux ! Si l'embryon est une vie à 14 semaines, en France par exemple, il l'est à l'évidence avant, et dès le premier instant de son existence. Or, de quoi pourrait-il être une vie, sinon d'un être humain ? D’un être humain innocent. D'un être humain qui est ni la mère, ni le père, qui est un autre. D'un être humain dont personne ne peut préjuger de l'importance de la descendance. Non, l'avortement n'est pas une interruption volontaire de grossesse, il est une interruption volontaire de vie humaine, une IVV ! Le mensonge sur le mot ne peut cacher la culpabilité de l'acte. 

Pourtant, l'acte est-il toujours coupable ? Il est des cas où la responsabilité du médecin est énorme. Faut-il sauver l'enfant ou sauver la mère, si sauver les deux est impossible ? Je mesure le bouleversement d'une mère, d'un père, soumis à cet épouvantable dilemme. Mon propos n'est donc pas de formuler ici un jugement moral sur toutes ces interruptions de vie. Si la vie est un don du Ciel, qui serais-je pour en juger, dans chaque cas, du bien-fondé ? Il appartient à chaque personne placée devant cette douloureuse interrogation de consulter sa conscience en connaissance de cause. 

Quant-à inscrire dans la constitution de la France « l'effectivité » d'un droit à pratiquer cette interruption de vie d'autrui, je laisse chacun en mesurer l'incongruité. Une constitution n'est pas un cahier de doléance où chacun peut venir inscrire ses revendications du moment. Il y a quelque chose de sacré dans une constitution. Elle est la bible laïque qui engage tout un peuple, et pas seulement quelques-uns. Elle contraint nos enfants et les enfants de nos enfants. De quel droit autoriserions-nous aujourd'hui les femmes et les hommes de demain à interrompre à leur gré la vie humaine ?

 

vendredi 19 janvier 2024

"Euthanazie"


Ils sont bien jeunes, ceux qui prétendent légiférer sur la fin de vie... Oh ! Bien sûr ! On peut, hélas, mourir jeune. Mais, si l'on demandait aussi aux vieux ce qu'ils en pensent ? J'en fais partie...

Puis-je citer un cas personnel ? Mon frère, plus âgé que moi, souffrait de son cancer en phase finale, sur son lit d'hôpital. La morphine n'agissait plus. Le médecin, conscient qu'il ne pouvait plus rien pour lui, déclare : « c'est inhumain de laisser un homme souffrir comme cela », et il le fait transférer dans le service des soins palliatifs, « là, ajoute—t—il, ils ont ce qu'il faut pour arrêter la douleur ». Au téléphone (on était en plein covid, et les visites étaient impossibles) mon frère me dit : « Je ne souffre plus ». Quelques jours plus tard, on m'annonçais son décès. Était-il mort dans la « dignité » pour reprendre le slogan de quelques-uns ? Ce mot n'a pas de sens ici. Il était simplement mort dans la sérénité ! Le médecin savait parfaitement qu'en prenant sa décision, il mettait son malade en situation de non retour. Mais, en ne la prenant pas, il ne changeait rien à la fin inéluctable, et y ajoutait la douleur insupportable, inutile.

La morale que je tire de cette épreuve personnelle est que tout existe déjà pour faire face dignement, en effet, au drame de la mort, non pas dans la dignité qui ne veut rien dire, mais dans la sérénité qui est l'aspiration de tout le monde. Il n'est pas besoin de pérorer en Assemblée sur des lois inutiles et perverses, quand il suffit d'appliquer, en les développant, les moyens dont on dispose déjà pour résoudre le problème. 

Il y a trente ou quarante ans, alors dans les affaires, je projetais de financer, construire et gérer, avec un ami médecin déjà spécialisé dans ce domaine, un établissement de soins palliatifs à Tours. Il s'agissait, certes, de soulager le mourant de sa douleur insupportable, mais aussi de l'accompagner dans ses derniers jour par une démarche affectueuse, dans un environnement personnalisé propice à la sérénité. Je me heurtais alors aux entraves de l'Administration qui, « justement, réfléchissait à la question... », et ne toléraient pas que le privé s'en mêlât. Je crois qu'ils réfléchissent encore...

Plutôt que rendre légal le droit de tuer, les pouvoirs publics pourraient-ils faire leur travail en créant dans tous les hôpitaux ces structures d'accueil ultime pour des fins de vie sereines, et laisser les médecins et les personnels soignants remarquables faire leur métier ?

vendredi 5 janvier 2024

Trottinettes connectées

De nouveau, des trottinettes électriques en libre service vont être proposées à Tours. Mais, celles-ci seront obligatoirement connectées à une application qui, par exemple, bridera l'engin à 5 kmh aux abords des écoles, arrêtera le moteur à l'entrée des voies interdites aux deux roues etc. En ville, direz-vous, c'est bien. Non ! c'est mal. On est là face à une diabolique école de déresponsabilisation ! 
Dans quelques années, quand ces jeunes usagers, obéissants par nécessité, seront en mesure de s'acheter une automobile, ce sera jeu d'enfant de leur en vendre une équipée de la même « appli » obligatoire qui les dispensera de décider eux-même de leur vitesse, d'être attentifs et vigilants à ce qui se passe devant, derrière, à droite, à gauche, sur le trottoir etc. Bref, de savoir conduire. La sécurité passe par la responsabilisation du conducteur. En faire un zombie qui ne sait rien, ne pense à rien, mène au désastre. Et puis, ne croyez pas que cette aliénation de responsabilité s'arrêtera aux portes des villes. Ce sera trop tentant pour les malades du « obliger... interdire... » de généraliser le coup de force à toutes les voies de circulation. Déjà, la folie des limitations de vitesse débiles, armée de la prolifération indécente des radars, a fait qu'aujourd'hui plus personne ne règle sa propre vitesse en fonction de la circulation, de l'état de la route, des intempéries etc. Alors, quand demain, les voitures n'obéiront plus au conducteur, mais à « l'appli », il ne sera même plus nécessaire d'avoir le permis de conduire. Attendons-nous au pire !