samedi 30 novembre 2024

Accident Palmade


L'enfant que portait l'une des victimes de l'accident, à six mois de grossesse, a été extrait par césarienne. Les médecins ont tenté pendant une demie heure de le réanimer. Ils ont hélas échoué. La Justice a dès lors statué selon sa jurisprudence : « Un enfant qui n'est pas né vivant n'existe pas en tant que personne légale » ! Qu'était alors cet enfant dont le petit corps a été enterré ou incinéré, je ne sais ? Un non-être ? Un rien ? Un déchet biologique ? 

On a aboli la peine de mort en France. Quoi de pire que celle qu'on invente aujourd'hui pour la remplacer, la peine de non vie, la peine d'inexistence ?

Comment peut-on, sans trembler, prononcer une telle sentence, à la seule lecture bureaucratique d'une phrase aussi ambiguë et contestable extraite d'un amoncellement de dossiers clos ? L'intelligence artificielle ne ferait pas pire. L'ordinateur décidera-t-il seul, un jour, de notre existence ? 

Or, les médecins qui ont échoué à ranimer ce bébé auraient très bien pu réussir. L'enfant inexistant serait-il alors soudain devenu un être humain ? Et ces médecins seraient-ils devenus, quant à eux, semblables à Dieu, créateurs de la vie ?

Saint Louis, toi qui rendais sous ton chêne la justice de l'Esprit, si tu es près du Père, prie pour qu'Il nous rende un peu de Sa lumière. 

dimanche 24 novembre 2024

Hosties volées

Je veux m'adresser aux voleurs d'hosties qui ont agi il y a quelques jours à Tours. 

Les ciboires que vous avez volés pourront peut-être vous rapporter quelques sous chez un brocanteur sans scrupules, mais cela en valait-il la peine – au sens pénal – ? 

Mais, parlons des hosties dont vous vous êtes emparés, et qui sont sans doute, à vos yeux, l'attribut de votre gloire. Vous saviez peut-être qu'il y a deux sortes d'hosties ; celles qui sortent de la fabrique, et ne sont qu'une petite galette de pain ; et celles que le prêtre a ensuite "consacrées". Celles-ci s'identifient dès lors au corps de Christ, c'est-à-dire à Dieu incarné. Comment ce mystère est-il possible ? Par la volonté du Christ lui-même qui, il y a deux mille ans, en a transmis le pouvoir à ses disciples jusqu'aux prêtres d'aujourd'hui : « Ceci est mon corps... Vous ferez cela en mémoire de moi ». En volant ces hosties-là, c'est bien Dieu que vous avez voulu voler ! 

Or, il y a quelque chose que vous n'aviez pas compris. C'est que l'hostie consacrée, si elle est bien devenue puissance divine incarnée, ne se révèle pour vous pleinement ce qu'elle est, que lorsque, d'une part, elle vous est remise par les mains du prêtre, disciple mandaté par le Christ et muni des pouvoirs, et que, d'autre part, vous la recevez comme telle, c'est-à-dire conscient de Ce que vous recevez. La foi est un mystère interactif ! Que diriez-vous d'un voleur démuni de tout odorat, qui voudrait voler un parfum ? Il briserait le flacon, mais n'en sentirait rien ! Que diriez-vous d'un autre, peut-être sourd, qui voudrait détruire une musique ? Il  briserait le disque, mais n'atteindrait pas la mélodie ! 

Messieurs les voleurs, vous ne saviez pas tout cela ? C'est pourquoi nous ne vous en voulons pas. S'il en est encore temps, rendez les hosties au premier prêtre que vous rencontrerez. Il vous en offrira peut-être une, une seule. Alors, vous en sentirez le parfum céleste ; alors, vous en entendrez la divine symphonie.

jeudi 7 novembre 2024

Crémation

Mais, pourquoi y a-t-il tant d'adeptes de la crémation ? Qu'est-ce donc qui fait tout à coup rejeter le rite ancestral de l'inhumation ?

La presse s'est emparée du sujet à l'occasion de cette Toussaint pour en déduire, avec une belle unanimité, que c'était là « le symptôme de la déchristianisation de la société française, de la perte d'influence de l'Église et du vieux référentiel judéo-chrétien » (Le Figaro 2/11/2024). La franc-maçonnerie athée, laïcarde et anti catho s'offre là un petit plaisir à bon marché en prenant ses désirs pour des réalités. Car l'Église n'interdit plus la crémation depuis longtemps. Un enterrement n'est d'ailleurs nullement un sacrement et, parmi les tenants de la crémation, se comptent de nombreux chrétiens. La religion n'a donc rien à voir avec le problème, n'en déplaise à ces chroniqueurs un peu rapides !

On pouvait lire aussi que des considérations écologiques plaidaient pour la crémation qui ferait moins de mal à la divine planète que la fabrication du ciment du tombeau... C'est tellement stupide qu'il vaut mieux passer !

L'une des raisons les plus sérieuses de cet engouement crématoire me semble être que cela coûte moins cher qu'un tombeau et son monument funéraire. On ne veut pas mettre cette dépense à la charge des siens, ni même l'engager pour soi-même. Alors, une petite cérémonie au funérarium autour d'un cercueil en carton fera l'affaire.

L'autre raison est le déracinement des familles françaises. On ne demeure plus toute sa vie dans le village de ses ancêtres ! Beaucoup de personnes ne savent plus où il serait légitime pour eux de se faire enterrer. Alors, les cendres répandues dans la nature règlent le problème.

Tout cela est bien désolant. Car, enfin, de quoi s'agit-il ? À une époque où a germé l'idée, oh ! combien fausse, que « mon corps est à moi », faut-il rappeler que le respect à la dépouille humaine n'a pas sa raison d'être pour soi-même, mais pour les autres, Pour rendre hommage à tous ceux qui, dans le passé nous ont donné leurs gènes, et pour offrir des racines à tous ceux qui prendront dans l'avenir le flambeau dans cette course de relais qu'est la vie sur Terre. Croit-on être né du néant, et retourner au néant, méprisant ainsi tout ce qui était avant, et tout ce qui sera après ? 

L'homme est devenu homme, écrivait je crois Pierre Chaunu, le jour où il a enterré ses morts. Si, aujourd'hui, l'homme cesse d'enterrer ses morts,reste-t-il un être humain ? 

Le corps humain est un mystère. Représentation matérielle et temporelle d'une autre vérité, immatérielle, celle-là, et probablement atemporelle, il ne relève certes pas du code de la propriété. Les chrétiens le savent bien, qui affirment dans le credo cette spiritualité de l'être. Quant-aux athées, n'ont-ils jamais entendu parler de ces particules dont nous sommes tous faits, à la fois corpuscules matėriels et vibrations immatérielles omniprésentes ? Quand nous tenons le corps, mort ou vif, nous ne tenons qu'une infime partie de la créature humaine, mais une partie quand-même. Alors, le culte des ancêtres, c'est bien sûr le culte des âmes, mais c'est aussi celui des corps.

« Rupture anthropologique » disent les auteurs des articles évoqués ci-dessus. Je crois plutôt qu'il ne s'agit que des séquelles désastreuses de l'éducation post-soixante-huitarde née d'un accident de l'Histoire, et qui guériront par un autre accident.